La faune et la flore

     Les fondateurs du Nouveau Monastère arrivèrent dans un lieu qui n’était habité que par les «bêtes sauvages» : loups, cerfs, chevreuils, mais aussi sangliers, lièvres, lapins, renards, chats sauvages, blaireaux, etc.

     Au XIIème siècle, la forêt de Cîteaux est peuplée de gibier et la chasse y est largement pratiquée par les ducs de Bourgogne. (…)

Loup - Rencontres buissonnières     Parmi les bêtes sauvages, les loups étaient nombreux. Ces prédateurs dévastaient les troupeaux et s’attaquèrent même aux personnes. Les loutres dévastaient les viviers et  les étangs, les dépeuplant de leurs poissons. Loups et loutres étaient chassés par des chasseurs spécialisés : louvetiers et loutriers. Disparu de nos forêts, le loup n’est plus guère qu’un souvenir.

     Pourtant, après la fondation du village de Saint-Nicolas(1608), il faut se rappeler que durant les hivers 1654-1655, les villageois avoisinant l’abbaye de Cîteaux vivent une véritable terreur : les loups tuent plusieurs enfants, une fille proche de La Borde, et deux autres près de Gilly.

     On pouvait penser qu’ils avaient disparu. Cependant, en février 1928, quelques moines ont vu deux loups descendre de la forêt. Le dernier loup connu en Bourgogne, pense-t-on, fut tué en 1956. (…)

     Dès la fin du XIIème siècle, les étangs favorisent les haltes pour les migrations des oiseaux. La Saône comme la forêt sont autant de lieux hospitaliers pour ces migrateurs. Les uns et les autres sont si nombreux qu’au XIXème siècle, ils ont donné son nom à un café établi au croisement de la route de Seurre et d’Aubigny, à l’entrée de la forêt de Fesc, le café des Oiseaux. C’est un espace si naturel qu’ils y restent encore aujourd’hui très nombreux.

Cigogne, moines - Rencontres buissonnières     Parmi ces oiseaux migrateurs, on trouve les cigognes. Il en existe plusieurs espèces, dont parmi elles la plus connue : la cigogne noire. Au Moyen-Âge, les cigognes sont nombreuses à faire leur nid à Cîteaux. Les religieux les laissent faire. Grâce à elles, le monastère et tous les lieux alentour sont purifiés des vers nuisibles. A l’approche de l’hiver, elles partent en migration puis reviennent fidèlement. Ecoutez cette histoire vraie :

     Un jour, comme elles s’étaient regroupées pour leur migration, afin de ne pas se montrer ingrates pour l’hospitalité reçue, elles rejoignirent la communauté qui travaillait au champ, tournoyant au-dessus en poussant des cris. Tous restaient étonnés, ignorant ce qu’elles voulaient. Le prieur leur dit alors : je pense qu’elles demandent la permission de s’en aller. Et levant la main, il les bénit. Aussitôt, en ordre parfait, à grande vitesse, elles s’envolèrent.