De l’arbre au papier

 Moine et papier - Rencontres buissonnières    Le bois est omniprésent dans une abbaye, c’est ce que nous constatons. Non seulement dans les charpentes, l’ameublement, les objets utiles, mais aussi dans un domaine essentiel de la vie monastique : le support de l’écriture.(…)

     Au Moyen-Âge, entre autres établissements, les monastères possèdent des scriptoria (ateliers d’écritures) capables de produire des manuscrits. Les premiers étaient composés de parchemin et couverts avec des ais de bois. Ces ais, maintenus par des fermoirs, ornés de boulons et ombilics, permettaient au parchemin de ne pas se gondoler avec l’humidité. Les livres, en général de grands volumes, étaient positionnés de façon horizontale sur des rayons en bois de la bibliothèque.

     Le papier, dont l’histoire commence en Chine et au Japon, arrive en France aux XIIIème  et XIVème  siècles. En 1440, Gutenberg donne naissance à l’imprimerie   en Occident. Dès lors le livre devient l’objet culturel par excellence, porteur de la mémoire de l’humanité, lien entre les civilisations dont il véhiculera toutes les formes de pensée.

     En 1491, l’abbé de Cîteaux, Jean de Cirey, fait imprimer par Pierre Meltinger le recueil des privilèges de l’Ordre de Cîteaux, et fait dresser le catalogue des manuscrits dont plus de trois cents sont encore conservés à la Bibliothèque Municipale de Dijon.

     Au  cours  des  siècles  suivants,  cette  industrie  naissante  ne  cessera  de  se développer et le besoin de papier ne cessera de croître. (…)

     A l’heure d’internet et de la surcommunication, le papier reste une valeur où s’inscrit la mémoire des hommes et leur histoire.