Simone

Témoignages - Rencontres buissonnièresEn cette fin de journée du 27 avril , telle une enfant capricieuse, je trépigne,
je veux, je veux, je veux …..

Je veux faire une retraite à Cîteaux avec Dom Quenardel qui m’enseignerait les règles de Saint Benoît.
Je veux suivre frère Raphël pour être sa camarade d’école.
Je veux faire des promenades dans la forêt avec frère Michel qui, tout en me faisant part des mystères des arbres, me dévoilerait les lettres de Marie Noël.
Je veux avoir des petites récréations avec les historiettes d’Alain.
Je veux faire le tour de France, guidée par le livre de Pierre et de Philibert, revivre dans une Peugeot de ma jeunesse, rencontrer Yvette, vivre dans cette France qui fut celle de mon enfance tout en faisant un détour par quelques abbayes cisterciennes.
Que de projets ! En aurai-je le temps ?
Mes pensées s‘emballent, se chevauchent…Je peux toujours rêver et réaliser tout ça avec les livres qui vont m’emmener là où je veux.
Ce soir, je ne vais pas faire de choix, mais m’endormir en rêvant…

Merci à Rencontres buissonnières, et vivement la prochaine journée à Cîteaux, mais pas trop vite, que j’aie le temps de réaliser une partie de mes rêves, du moins par la lecture !

Simone

Marie-Claude

Témoignages - Rencontres buissonnières     Comme dans un tableau impressionniste , des touches non pas de peinture mais de sourires, de rires, d’émotions. Une journée légère qui fait du bien, surtout avec les deux jeunes à la personnalité très différente mais complémentaire. Comme « un nettoyage » de la France actuelle et un retour aux sources de notre éducation. On aurait voulu qu’ils continuent encore !! Et puis aussi la présence des moines, leur espièglerie, leur bonheur paisible entre les murs épais du monastère.

Je dirais, comme le prof de qi gong : « une douche céleste ».

Marie-Claude

Jean et Marie-Rose

Rencontres buissonnières      Le thème de la rencontre a suscité une ambiance sereine, joyeuse et détendue.

     Les expositions de sculptures et de peintures ont donné lieu à des partages et des échanges chaleureux.  Merci à ce cher Frère François Xavier dont les représentations bibliques sont très émouvantes. Merci aussi à Anne Kienlen de nous avoir exprimé ses émotions dans la subtilité de son inspiration et ses précisions techniques.

     Frère Michel,  qui a su choisir de bons textes de Marie Noël, nous a fait entrer en tentation … de mieux la connaître, et les talents de lectrice de Catherine ont été une révélation.

     Un peu de regrets de voir Dom Olivier écourter la présentation de son livre, mais ses propos sont toujours si profonds et si bienveillants.

    La présentation d’Alain Schneider a certainement inauguré un nouveau chapitre des Rencontres. Il a su naviguer sur une vague drôle et spirituelle à la fois et déclencher bien des rires.

     L’après-midi, présenté par Frère Raphaël, Pierre et Philibert nous ont entraînés joyeusement et avec humour sur les chemins de France, avant que Frère Michel et Frère Gabriel accompagnés de leur professeur clôturent musicalement et brillamment cette journée dont la teneur a parfaitement répondu aux attentes que le programme annonçait. Merci beaucoup.

Jean et Marie-Rose

Martine

Témoignage - Rencontres buissonnièresLors de la dernière Rencontre buissonnière, deux moments liés à Frère Michel m’ont enchantée : quand il a évoqué avec simplicité l’œuvre poétique de Marie Noël, et quand il a joué avec une grande application de la flûte avec l’un de ses frères…

L’après-midi, les deux compères Pierre et Philibert, sur le ton de la franche camaraderie, ont retracé tour à tour leur voyage en France à la rencontre de lieux et de leurs habitants croqués malicieusement, ce qui a donné à coup sûr l’envie de lire le livre afin de retrouver les différentes étapes de leur périple.

Martine

Philibert Humm

Pierre Adrian et Philibert Humm - Rencontres buissonnières     L’habit ne fait pas le moine, ni l’âge l’enfant. Un grand merci à Francine, professeur des écoles buissonnières, et à tous ses joyeux amis en robe de bure.

     De la part d’enfants qui n’en sont plus tout à fait mais voudraient le rester longtemps.

Philibert

Alain Schneider

  Alain Schneider - Rencontres buissonnières   Tous les adultes ont été des enfants. Mais parmi ces grandes personnes, peu d’entre elles s’en souviennent*…

     Merci à Dom Olivier, Frère Michel, Anne Kienlen,de nous l’avoir rappelé !

     Sans oublier mes deux jeunes et talentueux confrères Pierre et Philibert, ces deux espiègles « enfants d’aujourd’hui ».

Alain Schneider

*Le Petit Prince

Anne Kienlen

Anne Kienlen - Rencontres buissonnieresVendredi 26 avril 2019, me voici de retour à l’Abbaye de Cîteaux pour de nouvelles rencontres buissonnières.  Justement, ma première rencontre en arrivant la veille au soir pour installer mes peintures, ce sont les très belles sculptures de Frère François d’Assise qui m’ont beaucoup touchée par leur grâce toute simple, leur beauté et leur grande douceur. Le travail d’un cœur pur, très bien évoqué par Dom Quenardel le lendemain.

Frère Michel nous a présenté une autre personne de grande sensibilité, Marie Noël. Son évocation, illustrée par la voix très musicale de Catherine pour la lecture d’extraits, m’a donné envie de redécouvrir les textes de cette poétesse.

Bon choix d’avoir sollicité l’esprit facétieux d’Alain Schneider dont le parti pris affiché est de « prendre la vie du bon côté et d’essayer de rire un peu tous les jours ».  Un exercice que nous devrions tous cultiver et j’ai été encore une fois admirative de constater que la communauté religieuse de Cîteaux met la joie au cœur de sa vie quotidienne.

Pour finir, l’esprit bon enfant était aussi retrouvé chez les deux grands enfants que sont Pierre et Philibert qui ont évoqué leur tour de France avec un humour et une fraîcheur très agréables à voir et à entendre.

En résumé, de mon point de vue, une très bonne journée de partage, Francine a encore une fois réussi son assemblage et il semble que les participants y ont pris du plaisir.

Qu’elle en soit chaleureusement remerciée car n’est-ce pas là l’essentiel si l’on suit la proposition du bien aimé Jacques Prévert : « Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple. »

Anne Kienlen

Frère Michel

Frère Michel dans le cloître S’il vous plaît, comprenez-bien,  

Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu !(Mc 10,13)

Les enfants ont des âges, l’esprit d’enfance n’en a pas […]

L’esprit d’enfance demeure immuable. Inaltérable,

c’est Dieu même, son souffle est passé ce samedi 27 avril à Cîteaux,

fr. Michel

Pierre Adrian et Philibert Humm

Le tour de la France par deux enfants d’aujourd’hui (Extraits)

Une auto de l’avant-dernier cri : la Peugeot 204

Je tournais la clé depuis un moment. Et mon pied forçait la pédale d’accélérateur. Ca ne voulait pas. La voiture ahanait, faisait semblant. Fallait nous voir, tous les deux, dans ma vieille 204. Il faisait un froid canaille. La buée condamnait le pare-brise, la carrosserie était trempée. Le confort 1975 avait pris du vieux. L’air se glissait à travers les portières. Les vitres étaient fines comme du papier. Ce matin-là, on était lourds, emmitouflés dans nos manteaux, en lutte contre la fraîcheur mosellane. Le coffre était rempli des valises de Philibert. La banquette arrière aussi. Je traînais une Parisienne en vacances. Et la voiture ne démarrait pas.
« Ca va y aller, ça va y aller, tu vas voir que ça va y aller. »
Philibert me voulait plus insistant. Il tripotait le starter au risque de noyer le moteur. Il s’agitait, cherchait des choses dans ses poches, se retournait vers la banquette arrière. Ma belle banquette couleur sable qu’il étouffait sous ses valoches. La voiture tanguait.
J’appuyai lentement sur l’accélérateur, comme on donne son biberon à un nouveau-né. On s’est regardés avec satisfaction. Je n’avais plus qu’à tourner dix fois le volant dans un sens puis dans l’autre pour quitter notre place, devant l’hôtel Erckmann-Chatrian(…)
La 204 avançait lentement dans Phalsbourg, en seconde vitesse. Nous cherchions la porte de France, départ de notre aventure(…)
On prendrait le chemin des écoliers. Départementales, nationales, et roule ! On dormirait dans des petites chambres d’hôtel en centre-ville, chez des amis et chez des amis d’amis. On dormirait dans notre vieille 204 s’il le fallait. Ouais, on serait les Kerouac lorrains. Et j’avais bien veillé à ce qu’une fiole de whisky valdingue toujours entre nos pattes. Philibert serait Julien Volden, le cadet, et moi André, l’aîné. Le choix avait été facile. Je savais conduire, et lui se laissait trimbaler. L’affaire était réglée.
On était copains depuis la classe de cinquième. Que restait-il de notre enfance ? De nos virées à vélo, des renvois disciplinaires du collège, des nuits de gel sous la tente, de la ferveur des stades de football ? Conduire une voiture et avoir de l’argent étaient déjà des affaires d’adulte. Mais il devait bien rester quelque chose en nous. On passait un test, d’une certaine manière.

Bordeaux. Le prix de l’amitié

Cent fois, j’avais failli le jeter dans le canal, ou l’abattre d’une balle dans la fourche ; cent fois je m’étais retenu. Tornado roulait sur des rustines et, tandis que le guidon tirait à gauche, le porte-bagages branlait à droite. Cet unique porte-bagages qui me valait de porter seul nos deux ballots. Plus l’eau, la pompe, et ma gourmette. Pierre avait raison. Nous avions peut-être passé l’âge de ces emmerdements. Pourtant, rien à faire, je ne parvenais pas à grandir. Même accidenté, boiteux, claudicant, je tenais à ce biclou comme on tient à sa grand-mère. J’avais cette foutue manie de m’attacher à ce qui n’en avait plus pour très longtemps. C’était mon côté sage-femme en unité de soins palliatifs. A chaque crevaison, j’assurais à Pierre que ce serait la dernière, que le vélo, désormais, se tiendrait bien tranquille. Au bout du compte, je n’avais pu m’empêcher de le monter dans le train.
« Je trouverai peut-être quelqu’un pour me l’acheter à Bordeaux.
-T’as raison, ouais, ça te paiera un sandwich ! »
Pierre faisait montre d’irrespect à l’endroit de Tornado mais il n’avait pas tort. Tout chromé qu’était ce vélo, il ne valait pas plus qu’un jambon beurre à l’argus.