Frère Bertrand-Marie

– à Elise, Marie et Julie

Ce 25 novembre

Parmi toutes ces grandes personnes
Si sérieuses, si émues,
Dieu a envoyé ses Trois Vertus
encore revêtues de leur âge tendre
comme pour caresser ces âmes toujours écorchées.

Elise, Marie et Julie,
Qui d’entre-vous étiez l’Espérance, la Foi, la Charité ?
Sans doute toutes les trois, à tour de rôle !
Même au Paradis, les flocons d’hiver où les bourgeons d’avril se ressemblent :
Même candeur, même tendresse, même sagesse enjouée
J’imagine Dieu devant mettre ses lunettes pour vous distinguer
Par contre il vous a bien entendu dire
que Son paradis est beau, embaumé, accueillant, juste là derrière la maison…

Et moi, comme le bœuf de la Crêche
bredouillant devant le p’tit Jésus
je m’émerveille devant l’offrande des agneaux.
Trois petites filles de rien du tout devant les grands
Mais devenant tout aux yeux aimants
Comme un rayon de soleil dans une église
fait d’or la poussière et la fumée d’un encens qui volent.

Fr Bertrand-Marie+

Samedi 4 février 2017 – « Poèmes à travers chants » – Spectacle musical et poétique à Talant – à 15h – Salle Gabin

Les Tapatou - Talant - 4 février 2017Qui sont les TAPATOU ?

Le trio Tapatou se compose de deux voix (Nadine Lacassagne et Marie-Claude Perdreau) et une guitare (Jean Perdreau).

Comme beaucoup de musiciens avant lui, le trio a fait appel à des poètes tels que Goethe, Sully Prudhomme mais aussi Francis Blanche ou Marie-Claire Melchior, mis en musique par des compositeurs comme Schubert, Fauré, Granados mais aussi par eux-mêmes.

Une mention spéciale aujourd’hui à Marie-Claire Melchior, la soeur de Jean, présente cet après-midi. Elle a été récompensée par plusieurs prix pour ses recueils de poèmes (« Couleurs du temps », « L’honneur de vivre »).

Au programme

  • La barbe  – Tapatou sur des thèmes de Rossini
  • Les passantes – Poème : Antoine Pol – Musique : Georges Brassens
  • Retreto brasileiro (guitare) – Baden Powell de Aquino
  • Heidenröslein – Poème : Johan Wolfgang Goethe – Musique : Franz Schubert
  • Wasserflut der Leiermann – Poèmes : Wilhelm Muller – Musique : Franz Schubert
  • Lettre à la Seine (guitare), lettre française – Roland Dyens
  • El majo discreto, El tralala y el punteado – Tonadilla : Fernando Periquet – Musique : Enrique Granados
  • « Les couleurs du temps », 4 extraits – Poèmes : M-Claire Melchior – Musique : Tapatou
  • « Ne le dites pas… » – Poèmes : M-Claire Melchior – Musique : Tapatou
  • Lettre au calme (guitare) – Roland Dyens
  • Au bord de l’eau – Poème : Sully Prudhomme – Musique : Gabriel Fauré
  • Le secret – Poème : Armand Sylvestre – Musique : Gabriel Fauré
  • Les berceaux – Poème : Sully Prudhomme – Musique : Gabriel Fauré
  • Valse de décembre (guitare) – Jean Perdreau
  • L’âme des poètes – Paroles et musique : Charles Trenet
  • Idylle en forêt – Texte : Francis Blanche – Musique : Gérard Calvi
  • Amour et pasteurisation – Texte : Francis Blanche – Musique : Tapatou

Participation

  • Entrée : 5€
  • Gratuit pour les adhérents de « Rencontres buissonnières »

 

Samedi 21 mai – « Chemins vers la beauté » – Interventions

Lieu : Abbaye de Cîteaux – Grande salle de l’hôtellerie
Tarif : 5€ / Entrée gratuite pour les adhérents

10h­ – 12h30 ­ : Interventions

  • Dom Quenardel : Gertrude d’Helfta
  • Catherine Siemons : Hildegarde de Bingen
  • Catherine Marchal : Maurice Zundel
  • Anne Le Maître : Evocation de sa peinture et de ses livres. Lecture à plusieurs voix d’extraits de ses textes.

Notre invitée

Anne Le Maître dont les écrits, les aquarelles et le blog Bleudeprusse ont nimbés de poésie.
Découvrez son site : Bleu de Prusse

Gilles Baudry

Moine de Landévennec, en Bretagne

Il neige, Nadejda, sur Voronej
et le silence lange un mort
qui dort à côté du sommeil
là-bas
dans un goulag
en Sibérie
à deux pas de la Kolyma.

Seule à l’insu du monde
pour conjurer l’inexorable nuit
vos lèvres, Nadejda
par cœur murmurent
les vers du bien-aimé.

Là-bas
sur les steppes de la mémoire
tombent les pétales de neige
d’un amandier en fleur.

 Gilles Baudry - Rencontres buissonnières

Faut-il
que les temps soient
si incertains
que les anges aient recours
à des échafaudages ?

« Hosanna au plus haut des cieux ! »
chante le choeur des moines
tandis que passent et repassent
dans les vitraux
les silhouettes des couvreurs.

 Si tu pouvais, mince comme un signet,
te glisser subrepticement
entre les pages,
entendre leur bruissement végétal

Dieu s’approche à pas de porcelaine
et dans le grain du papier,
le grain de la voix de Dieu.
Le livre attendrait patiemment tes yeux
et s’ouvrirait en confidence.
La voix de l’Ecriture s’inviterait
chez toi par une porte basse.

 

Père Bernard de Give

Bernard de Give - Rencontres buissonnières99 ans

Me voici donc entré dans ma centième année
Comme on se réjouit à l’arrivée d’un train.
Les fleurs de mon bouquet sont à peine fanées
Et cette ardeur de vivre a gardé son entrain.

Les yeux brillant de joie, chacun me félicite
Au lever de l’aurore en ce nouveau printemps.
Car le succès d’un seul est une réussite
Pour la communauté qui l’entoure en chantant.

9 mai 2012

Maison d’autrefois

Nous avons descendu le fleuve des années
Et la mort a passé dans la vieille maison.
Nous avons parcouru de lointains horizons
Et beaucoup sont partis pour d’autres maisonnées.

Rive de notre enfance et des contes de fées,
Trésor de souvenirs où souvent nous puisons,
Reine de la colline ou rivière sans fond,
Quand tout s’abîme en nous, es-tu seule inchangée ?

La grille qui gémit, le jet d’eau sur l’étang
Et les lilas en fleur replongeant dans le temps
Comme le salon rose au mobilier fragile.
Vers ma fenêtre haute ainsi qu’un reposoir
Montent les carillons qui dansent sur la ville.
Serais-je encor l’enfant qui rêve dans le soir ?

La Pairelle, 3 septembre 1957

Vêture

A l’heure où ses amis, frivoles et mutins,
S’ébattaient dans leurs jeux sur la colline verte,
Il entendait leurs cris par la fenêtre ouverte,
Penché sur la grammaire et les verbes latins.

Car Jésus l’avait pris, tout petit, par la main,
Le conduisant de découverte en découverte.
Et l’enfant aux yeux purs suivait d’un pas alerte,
Le regard fasciné par un terme lointain.

Or voici que le jour de partir pour le cloître
Sous la soutane blanche il semble soudain croître,
Plus svelte et plein de grâce en ce matin d’avril.

Et pour le contempler comme un ange des maîtres,
Ses compagnons ravis ont un respect subtil
Comme si cet enfant était déjà leur prêtre.