La prière

Poème de Francis Jammes
Mis en musique par Georges Brassens

Chanson partagée avec nous par Nicole T. (Dijon)

Paroles
Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s’amusent au parterre ;
Et par l’oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s’ensanglante et descend
Par la faim et la soif et le délire ardent :
Je vous salue, Marie.

Par les gosses battus par l’ivrogne qui rentre,
Par l’âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l’humiliation de l’innocent châtié,
Par la vierge vendue qu’on a déshabillée,
Par le fils dont la mère a été insultée :
Je vous salue, Marie.

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids,
S’écrie : « Mon Dieu ! » Par le malheureux dont les bras
Ne purent s’appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène ;
Par le cheval tombé sous le chariot qu’il traîne :
Je vous salue, Marie.

Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe,
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
Par le malade que l’on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins :
Je vous salue, Marie.

Par la mère apprenant que son fils est guéri,
Par l’oiseau rappelant l’oiseau tombé du nid,
Par l’herbe qui a soif et recueille l’ondée,
Par le baiser perdu par l’amour redonné,
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie :
Je vous salue, Marie.

Par l’âne et par le boeuf, par l’ombre de la paille,
Par la pauvresse à qui l’on dit qu’elle s’en aille,
Par les nativités qui n’auront sur leurs tombes
Que les bouquets de givre aux ailes de colombe,
Par la vertu qui lutte et celle qui succombe :
Je vous salue, Marie

Les gestes délicats

Paroles et musique : Yves Duteil

Paroles
Les petits gestes attendrissants
Qui vous ouvrent le coeur en grand
Et vous sortent du désespoir
Les jours où le ciel est trop noir

Les petits gestes dérisoires
Un sourire, un simple regard
Mais qui repeignent la journée
Aux couleurs de votre amitié

Je les ai reçus en plein cœur
Vos petits mots semés de fleurs
Que je gardais comme un trésor
Aujourd’hui je les goûte encore

Vos petits gestes délicats

Qui caressaient du bout des doigts
Sur les plaies qui faisaient si mal
C’était du miel et du santal

Ces petits riens n’ont pas de prix
Ils se posent comme un répit
Un petit air de délivrance
La musique au bout du silence

Et si toujours je m’en souviens
C’est qu’au plus lourd de mon chemin
Ils étaient là  comme un repère
Une étoile sur le désert

Tous ces regards si émouvants
Ces gestes tendres et apaisants
Me retournaient l’âme à  l’envers
Et quand le ciel s’est fait plus clair

Ces petits instants dérisoires
Toujours gravés dans ma mémoire
Avaient la couleur de l’oubli
De l’arc-en-ciel après la pluie

Et dans ces gestes sans histoire
Que rien n’avait laissé prévoir
J’ai puisé la force d’ouvrir
Ma fenêtre vers l’avenir…

La vie c’est quoi ?

Paroles et musique : Aldebert

Chanson partagée avec nous par Annie T. (Dijon)

Paroles
C’est quoi la musique ?
C’est du son qui se parfume
C’est quoi l’émotion ?
C’est l’âme qui s’allume
C’est quoi un compliment ?
Un baiser invisible
Et la nostalgie ?
Du passé comestible
C’est quoi l’insouciance ?
C’est du temps que l’on sème
C’est quoi le bon temps ?
C’est ta main dans la mienne

C’est quoi l’enthousiasme ?
C’est des rêves qui militent
Et la bienveillance ?
Les anges qui s’invitent
Et c’est quoi l’espoir ?
Du bonheur qui attend
Et un arc-en-ciel ?
Un monument vivant
C’est quoi grandir ?
C’est fabriquer des premières fois
Et c’est quoi l’enfance ?
De la tendresse en pyjama

Mais dis, papa, la vie, c’est quoi ?
Petite, tu vois,
La vie c’est un peu de tout ça, mais surtout c’est toi
C’est toi

C’est quoi le remords ?
C’est un fantôme qui flâne
Et la routine ?
Les envies qui se fanent
C’est quoi l’essentiel ?
C’est de toujours y croire
Et un souvenir ?
Un dessin sur la mémoire
C’est quoi un sourire ?
C’est du vent dans les voiles
Et la poésie ?
Une épuisette à étoiles

C’est quoi l’indifférence ?
C’est la vie sans les couleurs
Et c’est quoi le racisme ?
Une infirmité du cœur
C’est quoi l’amitié ?
C’est une île aux trésors
Et l’école buissonnière ?
Un croche-patte à Pythagore
C’est quoi la sagesse ?
C’est Tintin au Tibet
C’est quoi le bonheur ?
C’est maintenant ou jamais

Mais dis, papa, la vie, c’est quoi ?
Petite, tu vois,
La vie c’est un peu de tout ça, mais surtout c’est toi
C’est toi

Dans tes histoires,
Dans tes délires,
Dans la fanfare de tes fous rires
La vie est là, la vie est là
Dans notre armoire à souvenirs
Dans l’espoir de te voir vieillir
La vie est là, la vie est là

Les mots

Paroles et musique : Renaud

Chanson partagée avec nous par Martine B. (Dijon)

Paroles
C’est pas donné aux animaux
Pas non plus au premier blaireau
Mais quand ça vous colle à la peau
Putain qu’est-ce-que ça vous tient chaud
Écrire et faire vivre les mots
Sur la feuille et son blanc manteau
Ça vous rend libre comme l’oiseau
Ça vous libère de tous les maux
Ça vous libère de tous les maux

C’est un don du ciel, une grâce
Qui rend la vie moins dégueulasse
Qui vous assigne une place
Plus près des anges que des angoisses

Poèmes, chansons, brûlots
Vous ouvrent des mondes plus beaux
Des horizons toujours nouveaux
Qui vous éloignent des troupeaux
Et il suffit de quelques mots
Pour toucher le cœur des marmots
Pour apaiser les longs sanglots
Quand votre vie part à vau l’eau
Quand votre vie part à vau l’eau

C’est un don du ciel, une grâce
Qui rend la vie moins dégueulasse
Qui vous assigne une place
Plus près des anges que des angoisses

Les poèmes d’un Léautaud
Ceux d’un Brassens, d’un Nougaro
La plume d’un Victor Hugo
Éclairent ma vie comme un flambeau
Alors gloire à ces héros
Qui par la magie d’un stylo
Et parce qu’ils font vivre les mots
Emmènent mon esprit vers le haut
Emmènent mon esprit vers le haut

C’est un don du ciel, une grâce
Qui rend la vie moins dégueulasse
Qui vous assigne une place
Plus près des anges que des angoisses
Qui vous assigne une place
Plus près des anges que des angoisses

Il restera de toi

Rencontres buissonnieres

Auteur : Scouarnec / Compositeur : Jo Akepsimas (SM165)

Partagé avec nous par Odette (Dijon)

1 – Il restera de toi
Ce que tu as donné
Au lieu de le garder
Dans des coffres rouillés.

Il restera de toi,
De ton jardin secret,
Une fleur oubliée
Qui ne s’est pas fanée.

Ce que tu as donné
En d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

2 – Il restera de toi
Ce que tu as chanté
à celui qui passait
Sur son chemin désert.

Il restera de toi
Une brise du soir,
Un refrain dans le noir,
Jusqu’au bout de l’hiver.

Ce que tu as chanté
En d’autres jaillira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

3 – Il restera de toi
Ce que tu as offert
Entre tes bras ouverts
Un matin de soleil.

Il restera de toi
Ce que tu as perdu,
Que tu as attendu,
Plus loin que tes réveils.

Ce que tu as offert
En d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

4 – Il restera de toi
Une larme tombée,
Un sourire germé
Sur les yeux de ton coeur

Il restera de toi
Ce que tu as semé,
Que tu as partagé
Aux mendiants du bonheur.

Ce que tu as semé
En d’autres germera.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Ecrire des mots

Newsletter - Post scriptum - Rencontres buissonnieres

Paroles et musique : Alain Rodot (Côte d’Or)

Écrire des mots
Aussi beaux que la nuit s’accroche à ses étoiles
Aussi bleus que le bleu des yeux qui se dé-voilent
Des mots soleil où la vie tremble d’être en vie
Sous l’arc-en-ciel des jours aux couleurs des envies 

Écrire des mots
Écrire des mots pour qu’on les lise entre les lignes
Des mots tendus et qui jamais ne se résignent
A quitter sans frissons la peau de nos amours
Des mots désirs prisonniers dans nos mains velours 

Écrire des mots
Pour que le silence nous parle à chaque point
D’une caresse d’une tendresse d’un coup de poing
D’un soir perdu entre la douceur et la peur
D’un chant brodé de vieux chagrins accroche-cœurs 

Écrire des mots
Pour mettre au ventre la colère dans l’inhumain
Et pour qu’ils crient le cri des corps à pleines mains
La rage au cœur jusqu’à genoux d’avoir un frère
Aux doigts noircis du sang innocent de la guerre 

Écrire des mots
Pour qu’une chanson soit aux lèvres une clameur
Contre la détresse contre le torrent des heures
Une voilure au vent levée pour nos chimères
Drapeaux plantés face à la gueule des enfers 

Écrire des mots
Écrire des mots pour qu’on les lise entre les lignes

L’espoir est un matin d’avril

Rencontres buissonnières - en prose

de Michel Bühler ( Paroles et musique)
1988

Michel Bühler est un chanteur suisse retraité que nous aimons beaucoup car il se bat avec ses chansons contre les injustices.

Partagé avec nous par Nicole et Jacques (Côte d’Or)

Pas possible d’imaginer un jour plus beau
Le printemps est né d’un chant d’oiseau
Du levant le soleil lance
Ses premiers rayons qui dansent
Sur les feuilles à peine défroissées
Il flotte un parfum d’enfance
De terre lourde d’herbe mouillée

Refrain
L’espoir est un matin d’avril
Une fleur fragile
Une source nouvelle
Une herbe rebelle

Pas possible d’imaginer un jour plus doux
Gouttes de rosée sur les toits roux
Cheminée et fumées minces
Par une porte qui grince
Passe une tête tout étonnée
C’est une journée de prince
Qui s’avance et qui nous est donnée

Refrain
L’espoir est un matin d’avril
Une fleur fragile
Une source nouvelle
Une herbe rebelle

Pas possible d’imaginer un jour plus grand
Un ciel plus léger et l’on entend
Maintenant des voix de filles
Dans les rues coule la vie
Chaude et forte comme un flot de sang
Là-bas quelques hommes rient
Le beau temps est là et pour longtemps 

Refrain
L’espoir est un matin d’avril
Une fleur fragile
Une source nouvelle
Une herbe rebelle