Alain Schneider

  Alain Schneider - Rencontres buissonnières   Tous les adultes ont été des enfants. Mais parmi ces grandes personnes, peu d’entre elles s’en souviennent*…

     Merci à Dom Olivier, Frère Michel, Anne Kienlen,de nous l’avoir rappelé !

     Sans oublier mes deux jeunes et talentueux confrères Pierre et Philibert, ces deux espiègles « enfants d’aujourd’hui ».

Alain Schneider

*Le Petit Prince

Frère Michel

Frère Michel dans le cloître S’il vous plaît, comprenez-bien,  

Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu !(Mc 10,13)

Les enfants ont des âges, l’esprit d’enfance n’en a pas […]

L’esprit d’enfance demeure immuable. Inaltérable,

c’est Dieu même, son souffle est passé ce samedi 27 avril à Cîteaux,

fr. Michel

Jacques et Nicole

Témoignages - Rencontres buissonnières« D’un enfant, un amour
L’absence est la même
Quand on a dit je t’aime
Un jour
Le silence est le même…
C’est une nuit qui tombe… »

Ce mot même extrait de la chanson de Serge Reggiani (initialement au programme de l’après-midi) explique à lui seul l’ambiance recueillie de cette forte journée.

Mêmes vécus, mêmes ressentis… une grande communion unissait tous les participants devant les propos riches des intervenants, la musique, les chansons. De bien inoubliables moments.

Jacques Brel

Nativité par Alain Thomas - Rencontres buissonnièresDites, dites, si c’était vrai
S’il était né vraiment à Bethléem, dans une étable

Dites, si c’était vrai
Si les rois Mages étaient vraiment venus de loin, de fort loin
Pour lui apporter l’or, la myrrhe, l’encens

Dites, si c’était vrai
Si c’était vrai tout ce qu’ils ont écrit Luc, Matthieu
Et les deux autres,

Dites, si c’était vrai
Si c’était vrai le coup des Noces de Cana Et le coup de Lazare

Dites, si c’était vrai ce qu’ils racontent les petits enfants
Le soir avant d’aller dormir
Vous savez bien, quand ils disent Notre Père, quand ils disent Notre Mère

Si c’était vrai tout cela
Je dirais oui
Parce que c’est tellement beau tout cela
Quand on croit que c’est vrai.

Père Bernard de Give

Bernard de Give - Rencontres buissonnières99 ans

Me voici donc entré dans ma centième année
Comme on se réjouit à l’arrivée d’un train.
Les fleurs de mon bouquet sont à peine fanées
Et cette ardeur de vivre a gardé son entrain.

Les yeux brillant de joie, chacun me félicite
Au lever de l’aurore en ce nouveau printemps.
Car le succès d’un seul est une réussite
Pour la communauté qui l’entoure en chantant.

9 mai 2012

Maison d’autrefois

Nous avons descendu le fleuve des années
Et la mort a passé dans la vieille maison.
Nous avons parcouru de lointains horizons
Et beaucoup sont partis pour d’autres maisonnées.

Rive de notre enfance et des contes de fées,
Trésor de souvenirs où souvent nous puisons,
Reine de la colline ou rivière sans fond,
Quand tout s’abîme en nous, es-tu seule inchangée ?

La grille qui gémit, le jet d’eau sur l’étang
Et les lilas en fleur replongeant dans le temps
Comme le salon rose au mobilier fragile.
Vers ma fenêtre haute ainsi qu’un reposoir
Montent les carillons qui dansent sur la ville.
Serais-je encor l’enfant qui rêve dans le soir ?

La Pairelle, 3 septembre 1957

Vêture

A l’heure où ses amis, frivoles et mutins,
S’ébattaient dans leurs jeux sur la colline verte,
Il entendait leurs cris par la fenêtre ouverte,
Penché sur la grammaire et les verbes latins.

Car Jésus l’avait pris, tout petit, par la main,
Le conduisant de découverte en découverte.
Et l’enfant aux yeux purs suivait d’un pas alerte,
Le regard fasciné par un terme lointain.

Or voici que le jour de partir pour le cloître
Sous la soutane blanche il semble soudain croître,
Plus svelte et plein de grâce en ce matin d’avril.

Et pour le contempler comme un ange des maîtres,
Ses compagnons ravis ont un respect subtil
Comme si cet enfant était déjà leur prêtre.

Claude Roy

Claude Roy - Rencontres buissonnièresL’enfant qui a la tête en l’air

Si on se détourne, il s’envole.
Il faudrait une main de fer
Pour le retenir à l’école.
L’enfant qui a la tête en l’air
Ne le quittez jamais des yeux :
Car dès qu’il n’a plus rien à faire
Il caracole dans les cieux.
Il donne beaucoup de soucis
A ses parents et à ses maîtres :
On le croit là, il est ici,
N’apparaît que pour disparaître.
Comme on a des presse-papiers
Il nous faudrait un presse – enfant
Pour retenir par les deux pieds
L’enfant si léger que volant.

L’enfant qui battait la campagne

Vous me copierez deux cents fois le verbe :
Je n’écoute pas. Je bats la campagne.

Je bats la campagne, tu bats la campagne,
Il bat la campagne à coups de bâton.

La campagne ? Pourquoi la battre ?
Elle n’a jamais rien fait.

C’est ma seule amie, la campagne.
Je baye aux corneilles, je cours la campagne.

Il ne faut jamais battre la campagne :
On pourrait casser un nid et ses œufs.

On pourrait briser un iris, une herbe,
On pourrait fêler le cristal de l’eau.

Je n’écouterai pas la leçon.
Je ne battrai pas la campagne.

L’excès des petits noms d’amitié

« Mon petit chat
mon gros minet,
Mon doux mouton, mon chatounet »
Disait la mère à son bébé
Dans l’excès des diminutifs.
Il ne faut pas trop s’étonner :
Enfant d’un amour excessif
Le petit se mit à miauler
Et la maman à ronronner.