Frère Michel

Frère Michel dans le cloître S’il vous plaît, comprenez-bien,  

Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu !(Mc 10,13)

Les enfants ont des âges, l’esprit d’enfance n’en a pas […]

L’esprit d’enfance demeure immuable. Inaltérable,

c’est Dieu même, son souffle est passé ce samedi 27 avril à Cîteaux,

fr. Michel

Aujourd’hui, la « forêt domaniale » de Cîteaux

     En 2011, la forêt historique de Cîteaux reste toujours propriété de l’état. Gérée par l’Office National des Forêts, sa superficie est de 3559 hectares. Elle constitue la plus importante forêt publique du Val de Saône en Côte d’Or, au cœur d’un massif forestier de près de 6000 hectares, centré sur l’abbaye de Cîteaux dont elle tire son nom.(…)

     Du fait de son intégration dans le périmètre de Natura 2000, l’exploitation de la forêt doit répondre à certaines contraintes, dont la prise en compte des cycles de vie des animaux protégés et plus particulièrement ceux identifiés en voie de disparition, comme le crapaud sonneur à ventre jaune.

Samedi 17 novembre 2018, à l’abbaye de Cîteaux – « Cîteaux en lumière, au cœur de l’essentiel »

Eglise abbaye de Citeaux - Rencontres buissonnieres

Au programme

9h30-11h30 – Dans la grande salle de l’hôtellerie
Cîteaux et son passé
Frère Benoît : évocation de la règle de Saint Benoît.
Frère Bernard : évocation de Saint Bernard.

Association Les Chouettes du CoeurCîteaux au présent
Cîteaux, lieu de prière et de travail par Olivier Selosse, responsable de la fromagerie.
Cîteaux, lieu d’accueil Interventions de :
Catherine et Hubert Josselin, association Les Chouettes du coeur.
Marcelle Tamène, laïcs cisterciens Près de Cîteaux.
Laïla Maria et Thomas, deux jeunes Aventuriers du bonheur.

L’avenir de Cîteaux
• Projet définitoire lié au loto de Stéphane Bern.
• Munkeby, en Norvège.

11h30-12h30 – Messe dans l’église (pour ceux qui le souhaitent)
• avec Michel Villeminot à l’orgue et le Trio Tapatou qui interprétera
l’Ave Maria de Schubert et un motet de la Renaissance.

Michel Villeminot, Trio Tapatou - Rencontres buissonnieres

Cîteaux, une forêt, un monastère - Rencontre buissonnière15h-17h30 – Dans la grande salle de l’hôtellerie, puis dans l’église
• Promenade buissonnière avec Frère Michel et Florence Zito, maire de Saint-Nicolas-les-Cîteaux : présentation de leur livre commun Cîteaux, une forêt, un monastère.
• Concert au piano de Noà Zanon, jeune virtuose de 14 ans : oeuvres de
Bach, Beethoven, Liszt, Debussy, ainsi que ses propres compositions.

Noa Zanon - Rencontres buissonnières

Tout au long de la journée
• Exposition de peintures de Micheline Reboulleau et Anne Kienlen.

Dom Olivier Quenardel, Abbé de Cîteaux

LE  POUVOIR  DES  MOTS

Dom Quenardel - Rencontres buissonnières

Francine Ohet a le don de réaliser des « rencontres buissonnières » sur des thématiques variées qui attirent toujours un public diversifié et très à l’écoute. La dernière portait sur « le pouvoir des mots ».

Le père abbé de Cîteaux a présenté la place de l’écoute dans la vie monastique en se référant aux réunions d’entraide fraternelle qui regroupent chaque mois l’ensemble de la communauté. Elles sont un lieu vraiment favorable à une saine circulation de la parole, et par voie de conséquence, à une authentique « édification » de la vie fraternelle.

Colette Nys-Mazure, forte de sa foi et de son expérience personnelle, nous a sensibilisés au bienfait de la parole poétique. Elle était encore enfant quand elle a perdu son père et sa mère à quelques mois d’intervalle. L’accueil dans sa parenté et la rencontre providentielle de personnes de grande qualité ont impacté sa vie tant et si bien qu’elle peut « célébrer le quotidien » avec l’âme et la langue d’un poète. Sa belle expérience peut devenir la nôtre : chaque jour, poétiser notre vie.

Qui eût pensé que les chansons et la musique puissent remédier à la maladie d’Alzheimer ? Le documentaire que nous ont présenté Anne Bramard Blagny et sa fille Julia nous a ouverts à cette bonne nouvelle. D’où son titre : « La mélodie d’Alzheimer ». Fondé sur trois années d’observation d’une quinzaine de patients accueillis à l’Abbaye de La Prée, en séjour thérapeutique, il « conduit à s’interroger sur les indispensables changements à apporter en matière de prévention, soin et prise en charge des maladies neurodégénératives ».

Cette dernière rencontre buissonnière a été couronnée par une heure où la musique, et elle seule, a exercé son pouvoir sur tous les participants. Dans l’église de Cîteaux, Nathan Mierdl, jeune violoniste au talent prometteur, nous a emportés au-delà du pouvoir des mots. Avec l’âme de son violon, il a touché nos âmes.

Merci, Francine. Vous êtes l’inspiratrice de ces rencontres bienfaisantes. C’est une chance pour Cîteaux d’offrir son silence au pouvoir de la musique et des mots.

Introduction à la vie priante

(Dom Olivier Quenardel, Entretiens avec Véronique Dufief, L’échelle de Jacob, 2011)

Dom Quenardel - Rencontres buissonnièresLes Robinson Crusoé n’existent pas en christianisme. Même les ermites, si retirés soient-ils, font corps avec toute l’humanité (…)

Notre prière monastique, greffée sur celle de l’Eglise, est foncièrement ouverte aux joies et aux espoirs, aux tristesses et aux angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent. Il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans notre cœur.

Les grandes causes du monde d’aujourd’hui sont régulièrement exprimées dans une « prière universelle ». A l’entrée de notre église, les gens peuvent nous confier des intentions de prière qui sont reprises, chaque jour, à l’office des Vêpres. Il est impressionnant de voir que la majeure partie de ces intentions porte sur des drames familiaux. C’est le cancer le plus grave de notre société occidentale. Nous n’y échappons pas, car ceux qui entrent au monastère aujourd’hui viennent de cette société-là. Ensemble, nous en portons les plaies. Mais surtout, je voudrais dire que, sans aller jusqu’au bout du monde, nous trouvons la souffrance à l’intérieur même de notre communauté.

Abbaye de Cîteaux - Rencontres buissonnièresOn parle du « paradis du cloître » et on a raison, à condition de bien voir que ce paradis dépend de la manière dont chacun se fait le bon samaritain de ses frères. J’en ai déjà parlé et je le redis : un moine en souffrance doit pouvoir compter sur ses frères. On pourrait presque dire que saint Benoît construit la communauté cénobitique sur le réconfort mutuel de ses membres. Il est très exigeant par exemple sur le soin que nous devons apporter aux frères malades ou infirmes. A Cîteaux, nous en avons plusieurs. L’un d’eux, suite à une opération, a été hospitalisé pendant quatre mois. Nous nous sommes relayés pour aller le voir tous les jours. La souffrance, nous la côtoyons aussi de très près à l’hôtellerie du monastère.

Que de personnes viennent passer ici quelques jours pour se retrouver elles-mêmes, confier leurs épreuves et reprendre courage ! Il nous arrive aussi de recevoir des gens qui n’ont plus où reposer la tête, des étrangers menacés d’exclusion ou de se retrouver du jour au lendemain à la rue, des hommes et des femmes au bord de la désespérance. Presque toujours, ils repartent rassérénés. Notre premier prochain en souffrance, c’est ce frère qui est là, tout proche, comme un mystère douloureux, à l’intérieur même de la communauté. Nous avons le devoir de porter les fardeaux les uns des autres. C’est ainsi que nous accomplissons la loi du Christ.

Petite halte buissonnière en ce temps de l’Avent

       Dans son numéro de septembre 2015, François-Xavier Maigre, le jeune rédacteur en chef du magazine Panorama, avait évoqué son lectorat avec  une expression qui m’avait touchée, car elle correspond à l’esprit qui m’anime dans mes projets à Cîteaux : « une famille qui cherche un chemin d’intériorité au cœur du monde, pour approcher discrètement de l’essentiel ».

       Cette impression de famille un peu particulière, composée de croyants, de non croyants et de personnes qui cherchent à trouver un sens au mystère de la vie, je l’ai ressentie à Cîteaux samedi 28 novembre, lors de la venue de Gabriel Ringlet et d’Isabelle Vajra. Gabriel, en évoquant le matin les moines-poètes de façon simple, concrète et poétique, les a fait vivre auprès de l’assemblée d’une centaine de personnes, certaines venues de Belgique, du Luxembourg, du Finistère, de l’Ain, de Villefranche-sur-Saône, de Flavigny-sur-Ozerain.

Isabelle et Gabriel 28 novembre 2015       L’après-midi, grâce à la confiance du Père abbé Dom Quenardel qui a mis à notre disposition l’église,-quel privilège-, celle-ci a accueilli le récit-récital intitulé Barbara et Jésus : un dialogue inattendu. Harmonie entre les paroles de Gabriel et la musique d’Isabelle, tous deux remplis d’admiration pour la personnalité et le talent artistique de Barbara. Afin de  respecter ce lieu sacré, pas d’applaudissements, sauf à la fin, après Perlimpinpin, chantée de façon extrêmement émouvante par Isabelle, en écho à Nathalie Dessay qui l’avait interprétée la veille dans la cour des Invalides en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris. A Cîteaux, attention extrême, recueillement et assemblée debout pour remercier chaleureusement Isabelle et Gabriel.

       assistance église de Cîteaux 28 novembre 2015A la sortie de l’église, Frère Raphaël, qui avait veillé à mettre en pratique l’hospitalité monastique, a remarqué certains yeux rougis. Après l’actualité noire de ces dernières semaines, c’est comme si nous pouvions alléger un peu notre fardeau. Parce que nous étions ensemble et que nous n’avions même pas besoin de parler pour nous comprendre et partager.

       Comme Noël approche, vous cherchez peut-être des idées de cadeaux qui ne soient pas trop futiles. Permettez-moi de vous conseiller la lecture du livre de Georges Lauris qui s’intitule Itinéraire d’un enfant terrible, de Cocteau à Cîteaux. L’auteur y relate l’histoire tourmentée de Jean Bourgoint, moine de Cîteaux du 23 décembre 1947 au 9 août 1964. Celui-ci appelait Cîteaux « l’auberge de la meilleure part ». Pour décrire son arrivée l’avant-veille de Noël, il a recours à l’expression « Comme si j’entrais dans un pays natal ». Il y est question aussi des oiseaux qui étaient devenus ses amis et de l’étoile du matin.

       Détail d’ordre pratique : cela m’étonnerait que vous trouviez ce livre en librairie, commandez-le plutôt sur Internet ou empruntez-le à la bibliothèque diocésaine si vous avez envie de le lire.

       Et puis, en rapport avec Noël, Marie(Som), la vice-présidente qui nous a créé un si joli site et moi-même vous proposons de lire le très beau texte d’un grand ami de Barbara, Jacques Brel, un mécréant qui, comme elle, avait  un sens profond du sacré, ainsi que le poème de Pierre Menanteau intitulé Nativité. Nous vous offrons aussi via Internet deux autres courts extraits de Gabriel, ainsi que des poèmes écrits par les Frères bénédictins Jean-Yves Quellec et Gilles Baudry.

        En regardant l’étoile scintillante que nous aurons installée en haut de notre sapin, peut-être penserons-nous secrètement aussi, comme quand nous étions enfants, au rayon de l’étoile, plus mystérieuse, qui nimbe le bœuf et l’ânon.

       Merci d’être venus nombreux à Cîteaux le 28 novembre et d’avoir compris l’importance de vigiler. Avant la date du 25 décembre, grâce à vous, à Gabriel, à Isabelle, à nos hôtes de Cîteaux et aux membres du bureau de Rencontres buissonnières, j’ai déjà reçu une partie de mes cadeaux de Noël.

            Belles fêtes en famille, bien à vous…et au printemps prochain, du moins j’espère !

                                                           Francine Ohet, présidente de Rencontres buissonnières

Dom Quenardel, Père abbé de Cîteaux

Une terre de silence où l’homme tient parole

Dom Quenardel Abbaye de Cîteaux rencontres buissonnieresToi qui entres dans ces lieux,
rappelle­-toi qu’ils furent pendant des siècles
une terre de silence où l’homme tient parole.

Pour toi qui les franchis,
c’est encore leur destinée aujourd’hui.

Si tu veux entendre leur message,
comprendre leur histoire,
découvrir leur secret mystérieux,
cesse ton bavardage et ne sois pas pressé.

Ces bois, ces pierres,
ces murs et cette terre,
ces hommes ici présents
t’invitent à cheminer
au meilleur de toi­-même.

As­-tu jamais pris ce chemin
où le monde entier apparaît dans sa fraîcheur première
neuf et pur
comme l’eau au sortir de sa source?

As­-tu jamais pensé que cette source jaillit
au plus intime de toi­-même,
inépuisable, joyeuse et fraternelle?

Depuis neuf siècles,
Cîteaux et toute la famille cistercienne
n’existent que pour mieux en permettre l’accès.

En parcourant ces lieux,
écoute de tout ton être
Celui qui t’a trouvé avant que tu le cherches:
l’Amour qui coule en toi,
infini et toujours nouveau.

Dom Quenardel, Père abbé de Cîteaux