Pierre et Kitty

Rencontres buissonnièresAutour de la  Rencontre buissonnière du 27 avril à Cîteaux

     Nous étions dans l’heureuse attente de la « Rencontre » du 27 avril à Cîteaux, lorsque nous avons appris l’annulation de la venue de Colette Nys-Mazure. Une déception à vrai dire. Et pourtant, comme nous allons en témoigner et en revisiter les temps forts : quelle belle journée !

     En ouverture, et comme dans un vécu gastronomique : un moment de « mise en bouche » avec un savoureux prologue de Francine à la fonction  « apéritive » et destiné à nous donner l’envie de « passer à table »…

     Pour commencer, Dom Olivier – Père Abbé et notre hôte – et Anne Kienlen – une artiste peintre, désormais familière de Cîteaux – nous ont apporté le touchant témoignage des bienfaits d’une enfance heureuse ; un temps de vie non sans lien, sans doute, chez le premier, avec sa vocation de « moine- écolier » – ainsi se qualifie-t-il lui-même – et, chez la seconde, avec la voie de la création artistique.

     Et puisqu’il venait d’être question de l’enfance, quelle belle idée d’inviter Frère Michel, accompagné d’une lectrice, à une évocation,  à deux voix, de la vie de Marie Noël.

     A vrai dire, bien que très sensibles à la poésie, nous n’avions jamais été, jusque là, attirés par l’œuvre de cette poétesse rangée, très arbitrairement et du fait d’une vraie méconnaissance, dans la catégorie des auteurs aux écrits empreints de religiosité désuète.  Alors, ce fut vraiment le temps d’un autre regard : la découverte d’une âme d’enfant – même si elle fut souvent celle d’une enfant blessée – et l’approche d’une poésie chargée d’une émotion puissante et surprenante.

     Aussi, merci à Frère Michel et à sa lectrice pour cette heureuse initiation.

     Après Marie Noël et sa lumineuse empreinte, le programme changea de tonalité et nous avons été invités à découvrir l’Abécédaire d’Alain Schneider.

     Au dire de l’auteur – et relevé dans la dédicace de son livre – : une « Bible de l’humour ecclésiastique à lire religieusement ! »; ou encore, porté en première de couverture : « Un régal… divinement drôle ». Certes, nous n’étions plus dans le registre de la poésie mais toujours, peu ou prou, dans celui de l’enfance puisqu’il s’agit de partager des petites histoires drôles, d’amusants quiproquos, de plaisantes impertinences, des brèves de comptoir… ; et ce, toujours en vue de créer de la légèreté comme de grands enfants enjoués, dans une cour de récréation, ou  autour de la machine à café.

     Puis ce fut le temps des achats au magasin, pour les uns, pendant que les autres se rendaient à la messe. Une célébration liturgique, animée par le petit cœur monastique – admiré pour sa maîtrise du chant grégorien – et marquée, également, par la force du message contenu dans l’homélie du Père Abbé.

      Après la pause du déjeuner – repas « tiré du sac » et souvent partagé – l’après-midi fut consacré à la présentation du livre de Pierre Adrian et Philibert Humm : Le tour de la France par deux enfants d’aujourd’hui.

     Beaucoup d’entre nous connaissions déjà Pierre Adrian, venu l’an passé nous parler de son livre Des âmes simples.

     C’est frère Raphaël qui introduisit  – avec beaucoup d’enthousiasme – l’aventure  des deux amis; un récit – précisons-le – lu, intégralement, au cours des repas monastiques. C’est dire, au passage, l’intérêt suscité par cet original « road trip » qui, nous le confia le frère, provoqua plus d’un étonnement chez certains des auditeurs les plus âgés…

     Ensuite, ce fut au tour des deux auteurs de raconter la genèse de l’ouvrage et d’évoquer leur étonnant voyage : une sorte de pari, une aventure drolatique et humainement très riche « à travers l’histoire et la géographie, la littérature et la mécanique, les métiers d’hier et d’aujourd’hui ». Une expérience à dimension anthropologique et sociologique, pourrait-on dire, aussi, plus doctement…

     Ceci dit, et pour en revenir à l’allusion métaphorique du « vécu gastronomique »: les deux compères nous ont vraiment « régalés ». De l’humour, de l’espièglerie mais, encore plus : de la profondeur et une humanité touchante. Bref, ils nous ont donné envie de les suivre et de les retrouver, un jour, pour un nouveau partage.

     Et nous nous sommes, ainsi, acheminés vers la fin de notre rencontre qui s’acheva par une offrande  musicale : celle d’une musicienne et de deux frères de la communauté, reçue comme le poétique point d’orgue de la journée et comme en écho au « Chant d’enfant » de Marie-Noël, lu le matin.

                                                  ***

     Alors, un grand merci à Francine ainsi qu’à son équipe et à la communauté monastique qui ont collaboré avec elle pour la conception et l’organisation de cette nouvelle, belle et riche Rencontre buissonnière.

Pierre et Kitty