Petite halte buissonnière en ce temps de l’Avent

       Dans son numéro de septembre 2015, François-Xavier Maigre, le jeune rédacteur en chef du magazine Panorama, avait évoqué son lectorat avec  une expression qui m’avait touchée, car elle correspond à l’esprit qui m’anime dans mes projets à Cîteaux : « une famille qui cherche un chemin d’intériorité au cœur du monde, pour approcher discrètement de l’essentiel ».

       Cette impression de famille un peu particulière, composée de croyants, de non croyants et de personnes qui cherchent à trouver un sens au mystère de la vie, je l’ai ressentie à Cîteaux samedi 28 novembre, lors de la venue de Gabriel Ringlet et d’Isabelle Vajra. Gabriel, en évoquant le matin les moines-poètes de façon simple, concrète et poétique, les a fait vivre auprès de l’assemblée d’une centaine de personnes, certaines venues de Belgique, du Luxembourg, du Finistère, de l’Ain, de Villefranche-sur-Saône, de Flavigny-sur-Ozerain.

Isabelle et Gabriel 28 novembre 2015       L’après-midi, grâce à la confiance du Père abbé Dom Quenardel qui a mis à notre disposition l’église,-quel privilège-, celle-ci a accueilli le récit-récital intitulé Barbara et Jésus : un dialogue inattendu. Harmonie entre les paroles de Gabriel et la musique d’Isabelle, tous deux remplis d’admiration pour la personnalité et le talent artistique de Barbara. Afin de  respecter ce lieu sacré, pas d’applaudissements, sauf à la fin, après Perlimpinpin, chantée de façon extrêmement émouvante par Isabelle, en écho à Nathalie Dessay qui l’avait interprétée la veille dans la cour des Invalides en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris. A Cîteaux, attention extrême, recueillement et assemblée debout pour remercier chaleureusement Isabelle et Gabriel.

       assistance église de Cîteaux 28 novembre 2015A la sortie de l’église, Frère Raphaël, qui avait veillé à mettre en pratique l’hospitalité monastique, a remarqué certains yeux rougis. Après l’actualité noire de ces dernières semaines, c’est comme si nous pouvions alléger un peu notre fardeau. Parce que nous étions ensemble et que nous n’avions même pas besoin de parler pour nous comprendre et partager.

       Comme Noël approche, vous cherchez peut-être des idées de cadeaux qui ne soient pas trop futiles. Permettez-moi de vous conseiller la lecture du livre de Georges Lauris qui s’intitule Itinéraire d’un enfant terrible, de Cocteau à Cîteaux. L’auteur y relate l’histoire tourmentée de Jean Bourgoint, moine de Cîteaux du 23 décembre 1947 au 9 août 1964. Celui-ci appelait Cîteaux « l’auberge de la meilleure part ». Pour décrire son arrivée l’avant-veille de Noël, il a recours à l’expression « Comme si j’entrais dans un pays natal ». Il y est question aussi des oiseaux qui étaient devenus ses amis et de l’étoile du matin.

       Détail d’ordre pratique : cela m’étonnerait que vous trouviez ce livre en librairie, commandez-le plutôt sur Internet ou empruntez-le à la bibliothèque diocésaine si vous avez envie de le lire.

       Et puis, en rapport avec Noël, Marie(Som), la vice-présidente qui nous a créé un si joli site et moi-même vous proposons de lire le très beau texte d’un grand ami de Barbara, Jacques Brel, un mécréant qui, comme elle, avait  un sens profond du sacré, ainsi que le poème de Pierre Menanteau intitulé Nativité. Nous vous offrons aussi via Internet deux autres courts extraits de Gabriel, ainsi que des poèmes écrits par les Frères bénédictins Jean-Yves Quellec et Gilles Baudry.

        En regardant l’étoile scintillante que nous aurons installée en haut de notre sapin, peut-être penserons-nous secrètement aussi, comme quand nous étions enfants, au rayon de l’étoile, plus mystérieuse, qui nimbe le bœuf et l’ânon.

       Merci d’être venus nombreux à Cîteaux le 28 novembre et d’avoir compris l’importance de vigiler. Avant la date du 25 décembre, grâce à vous, à Gabriel, à Isabelle, à nos hôtes de Cîteaux et aux membres du bureau de Rencontres buissonnières, j’ai déjà reçu une partie de mes cadeaux de Noël.

            Belles fêtes en famille, bien à vous…et au printemps prochain, du moins j’espère !

                                                           Francine Ohet, présidente de Rencontres buissonnières