Les Echos de Cîteaux – Dom Olivier Quenardel, Père abbé de Cîteaux (été 2016)

N’est-il pas frappant, lorsqu’on lit les infos, de voir que décidément beaucoup de choses vont mal ? De tous côtés, ce ne sont que guerres, catastrophes, conflits entre pays, entre personnes, violences déchaînées… Et en même temps, une course insatiable au plaisir, à l’argent, au sexe. Devant tant de problèmes, faut-il se résigner à être passifs, désarmés, en espérant bien que nous-mêmes allons échapper aux difficultés ? Ce n’est pas notre point de vue. Nous sommes bien décidés à être vainqueurs du mal par le bien. Mais comment ? Nous ne sommes ni des responsables politiques, ni des chefs d’armées, ni ceci, ni cela. Alors comment faire ? En étant dans notre quotidien des artisans de paix. En mettant en œuvre la réconciliation et le pardon mutuel. C’est ainsi que, tous les mois, toute la communauté des moines se réunit pour s’écouter les uns les autres. Ce n’est pas une réunion de discussion, mais une réunion d’écoute mutuelle. Chacun peut s’exprimer pour remercier tel ou tel, pour demander pardon, pour mettre en question la conduite d’un autre. Ceci, dans un climat de respect et d’écoute bienveillante les uns des autres. L’attitude du cœur est l’ouverture aux autres et l’accueil. Et nous pensons bien qu’une telle démarche de réconciliation et d’entr’aide mutuelle est un ferment de paix pour le monde entier. Comme le levain jeté dans la pâte et qui la fait gonfler. N’est-ce pas là une manière de soulever le monde et de pratiquer la miséricorde ? Et la réconciliation que je vais pratiquer dans ma vie quotidienne ne permettra-t-elle pas à des peuples ennemis de se réconcilier, à des responsables politiques de dialoguer et d’acheminer le monde sur des voies de paix ?