La persévérance sans défaillance, assimilée à un acte de foi (selon Eric Emmanuel-Schmitt)

Rencontres buissonnieres

Réflexion de Brigitte (Dijon) partagée avec nous

Dans Louise Amour, Christian BOBIN écrit que « toute une vie peut en une seconde et sur un minuscule détail, basculer dans la lumière ou dans les ténèbres ». En réponse à cela, Stan ROUGIER écrit dans Aimer et tu vivras, « Si ton regard est bienveillant, tout ton être sera dans la lumière ; si ton regard est mauvais, tout sera pour toi, ténèbres ».

Cette période de confinement difficile pour certains, anxiogène pour d’autres, n’est-elle pas le corollaire de notre société « d’avant » se voulant toujours plus rapide, toujours plus bruyante, occultant alors les bienfaits du silence et de la lenteur.

Le silence contraint, avec rues ou places dénuées de toute âme qui vive, nous permet de faire le calme en nous, d’entendre et d’écouter les silences du cœur, d’écouter notre musique intérieure, celle de notre âme. Ce silence contenu est créateur de lumière, celle qui permet d’accueillir l’autre avec ses richesses de cœur et d’esprit, ses forces mais également avec ses fragilités, ses faiblesses.

« Le silence de Marie, c’est le silence de l’écoute, de l’attente et de l’accueil » (La première en chemin, le mystère du 1er janvier de Roger BICHELBERGER).

Ce havre  de paix autour de soi et en soi, tel un recueillement, conduira presque inévitablement à une autre perception de l’autre, en lui reconnaissant des valeurs que nous n’avions pas, jusqu’alors, remarquées, car le toujours plus vite mettait le curseur sur des qualités superficielles de rentabilité, d’intérêt à tendre vers toujours plus de performance.

Se retrouver avec soi-même nous apprend aussi à réintroduire, dans notre vocabulaire, le mot « lenteur » que Pierre SANSOT, dans son ouvrage Bon usage de la lenteur, nous indique « qu’elle n’est pas l’incapacité d’adopter une cadence plus rapide, la lenteur est la volonté de ne pas brusquer le temps et surtout de ne pas se laisser brusquer par lui ». Il ajoute, « la lenteur est la tendresse, le respect, la grâce dont tous les hommes sont capables ».

Nous sortirons de ce temps de retraite certainement, avec en poche, non pas notre laisser-passer daté et motivé, mais un regard de bienveillance sur notre prochain, un regard d’indulgence, de reconnaissance. Les liens d’amitié se renforceront pour diffuser de l’énergie à la manière d’une transfusion sanguine.

La devise d’espoir qui aide à la patience est une réplique de cette phrase qu’écrivait Jean-Paul II dans son ouvrage Mémoire et identité :

« Toute souffrance humaine, toute douleur, toute infirmité renferme une promesse de joie, une promesse de salut ».