Dom Olivier

Dom Olivier Quenardel - Rencontres buissonnières

VIVRE  L’ABSENCE

La rencontre buissonnière de l’automne 2017 à Cîteaux a réuni un nombre important de personnes touchées par le thème de l’absence. Plus que les fois précédentes, on allait atteindre la limite du pouvoir des mots. Face au deuil, surtout s’il s’agit de la perte dramatique d’un enfant, du départ d’un conjoint, ou de la mort d’un petit frère… les mots souvent perdent tout leur pouvoir. Didier Mény et Jérôme Garcin ont cependant réussi à en user en leur rendant la force que l’on attend d’eux : plus encore qu’émouvoir, celle de nous mouvoir, de nous faire bouger, de nous ébranler. Compatir avec qui pâtit. Souffrir avec qui souffre. Pleurer avec qui pleure.

Comme les fois précédentes, c’est à l’ingéniosité de Francine Ohet, et à l’équipe qui organise avec elle ces rencontres buissonnières, que l’on doit ces grands moments où les auditeurs sont captivés par un message qui éveille le meilleur d’eux-mêmes.

Le moine que je suis n’a pu s’empêcher de faire le lien avec l’absence de Dieu. Est-ce nous qui souffrons de Son absence, ou Lui qui souffre de la nôtre ? Ma foi m’oblige à dire que Celui qui aime le premier est forcément Celui qui souffre le premier. Chaque jour, le père de la parabole sort…pour voir si son fils revient. Quelle joie alors quand il l’aperçoit, même s’il est encore loin ! Nos compagnons de l’Invisible ne courent-ils pas avec Lui à notre rencontre, quand ils nous voient en peine de leur absence, et mendier, avec ou sans mots, le réconfort d’une indéfectible présence ?  

Frère Bertrand-Marie

– à Elise, Marie et Julie

Ce 25 novembre

Parmi toutes ces grandes personnes
Si sérieuses, si émues,
Dieu a envoyé ses Trois Vertus
encore revêtues de leur âge tendre
comme pour caresser ces âmes toujours écorchées.

Elise, Marie et Julie,
Qui d’entre-vous étiez l’Espérance, la Foi, la Charité ?
Sans doute toutes les trois, à tour de rôle !
Même au Paradis, les flocons d’hiver où les bourgeons d’avril se ressemblent :
Même candeur, même tendresse, même sagesse enjouée
J’imagine Dieu devant mettre ses lunettes pour vous distinguer
Par contre il vous a bien entendu dire
que Son paradis est beau, embaumé, accueillant, juste là derrière la maison…

Et moi, comme le bœuf de la Crêche
bredouillant devant le p’tit Jésus
je m’émerveille devant l’offrande des agneaux.
Trois petites filles de rien du tout devant les grands
Mais devenant tout aux yeux aimants
Comme un rayon de soleil dans une église
fait d’or la poussière et la fumée d’un encens qui volent.

Fr Bertrand-Marie+