Présentation de nos invités de la journée du 25 novembre à Cîteaux

Notre premier invité de la journée : Didier Mény

Didier Meny - Rencontres buissonnières

Didier Mény

Didier Mény habite à Dijon et a été professeur d’histoire-géographie.

Tristan de Didier Mény - Rencontres buissonnières - 25 novembre - CîteauxSa vie a été bouleversée par la mort de son fils unique Tristan, qui s’est suicidé en 2005, à l’âge de 15 ans. A la suite de ce drame, il a écrit un livre poignant intitulé Tristan (Editions L’Escarbille). Sa femme et lui ont adopté deux petits Ethiopiens, deux frères prénommés Louis et Paul.     

A l'Est de la nuit - Didier Mény - Rencontres buissonnières - 25 novembre - CîteauxIl a écrit également deux  romans : A l’est de la nuit (Editions de l’Armançon) et Les vies oubliées (Editions de l’Armançon), ainsi qu’un recueil de poèmes : L’ombre des anges (Editions du Cygne).

L'ombre des anges - Didier Mény - Rencontres buissonnières - 25 novembre à CîteauxAyant eu Tristan comme élève au collège Boris Vian à Talant, je suis très sensible au fait que son papa ait accepté mon invitation à témoigner de ce drame dans le cadre de Cîteaux, dont la communauté est un exemple d’humanité et où le public est toujours extrêmement attentif.

Notre deuxième invité de la journée : Jérôme Garcin

Jérôme Garcin

Jérôme Garcin est écrivain, journaliste, responsable des pages culturelles de l’Obs et, sur France Inter, de l’émission Le Masque et la plume, qui réunit une joyeuse bande de critiques parlant chaque dimanche soir de littérature, de cinéma ou de théâtre. C’est un cavalier émérite et un proche de certains des plus grands écrivains français.

Pourquoi a-t-il accepté de venir à Cîteaux, lui qui, même si ses livres sont empreints de spiritualité et d’une profonde fidélité à ses jeunes années, semble à première vue s’être éloigné de la religion catholique dans laquelle a baigné son enfance et mène une vie professionnelle très remplie à Paris, tout en étant Normand de cœur ?

Pendant l’année scolaire 2004-2005, mes élèves et moi avions travaillé sur des extraits de certains de ses livres et il était venu en juin 2005 à Talant recueillir le fruit de ce travail lors d’une soirée réunissant enfants, parents, collègues, chef d’établissement, maire et adjoints de la commune. Nadine Lacassagne, ma collègue de musique devenue depuis une fidèle des rencontres à Cîteaux, avait activement participé à cette soirée où déjà les chansons de Barbara avaient été mises à l’honneur. Soirée que Jérôme Garcin n’a pas oubliée .

Isabelle Vajra - Rencontres buissonnières

Isabelle Vajra

Douze ans après, quelle joie de pouvoir l’accueillir à Cîteaux en compagnie d’Isabelle Vajra, pianiste-chanteuse que certains d’entre vous ont découverte le 28 novembre 2015, lors de la rencontre buissonnière qui avait comme invité Gabriel Ringlet. Gabriel Ringlet  et Jérôme Garcin : deux inconditionnels de Barbara, au point que ce dernier, qui l’a très bien connue personnellement, a écrit un livre sur elle intitulé Claire de nuit.

Barbara, Claire de nuit- Jérôme Garcin - Rencontres buissonnières - 25 novembre 2017 - CîteauxClaire de nuit : expression qui condense aussi l’esprit de cette journée du 25 novembre 2017, laquelle mêlera ombre et lumière par l’intermédiaire des témoignages de nos invités et de l’intervention d’Isabelle, qui chantera l’après-midi dans l’église, outre des chansons du répertoire de Barbara, des chansons de Claude Nougaro, de Serge Reggiani, d’Yves Duteil et de Carla Bruni. Il se trouve que le 24 novembre 1997, il y a juste 20 ans, Barbara nous quittait…

Il se trouve aussi qu’Isabelle et Jérôme Garcin se connaissent et s’apprécient mutuellement, donc les réunir à Cîteaux est un bonheur pour eux, pour moi et devrait l’être pour nous tous.

Mais pourquoi avoir choisi Jérôme Garcin pour évoquer ce thème Vivre l’absence?

C’est que, parmi les traits de sa personnalité qui me touchent le plus, il y a son sentiment très vif du caractère éphémère de la vie, d’où sa volonté incessante de faire vivre par l’écriture ce qui est voué à tomber dans l’oubli, ainsi qu’une profonde sensibilité à tout ce qui est humainement douloureux.

Olivier - Jérôme Garcin - Rencontres buissonnières - 25 novembre - CîteauxLa mort est très présente dans son œuvre, tant autobiographique que romanesque. Olivier est un hymne à son frère jumeau, victime d’un accident à l’âge de 5 ans et demi, qui lui a manqué toute sa vie et dont la disparition a été déterminante dans son inspiration d’écrivain.

La chute de cheval - Jérôme Garcin - Rencontres buissonnières - 25 novembre - CîteauxDans La chute de cheval, Jérôme Garcin  raconte cet autre drame qu’a été la mort prématurée de son père alors qu’il n’avait que 17 ans. Puis il a épousé Anne-Marie Philipe, la fille de l’immense acteur-météore Gérard Philipe disparu si jeune, à 37 ans à peine.

Le Voyant - Jérôme Garcin - Rencontres buissonnières - 25 novembre - CîteauxEn 1994, il exprime son admiration pour Jean Prévost, journaliste et écrivain résistant tombé le 1er août 1944 au pied du Vercors. Vingt ans après, il ressuscite un autre grand résistant au destin extraordinaire et injustement oublié : l’aveugle Jacques Lusseyran, porté par sa foi en Dieu et en la poésie, dans un livre intitulé Le Voyant, récompensé par le prix des Libraires.

Bleus horizons - Jérôme Garcin - Rencontres buissonnières - 25 novembre - CîteauxSon roman Bleus horizons, qui mêle réalité et fiction, fait revivre le poète idéaliste et croyant Jean de la Ville de Mirmont, ami de François Mauriac, mort au champ d’honneur en novembre 1914 à l’âge de 27 ans.

Les livres ont un visage - Jérôme Garcin - Rencontres buissonnières - 25 novembre - CîteauxC’est surtout de ces livres, parus dans la collection Folio, qu’il sera question le 25 novembre, ainsi que du chapitre consacré à Jacques Chauviré, médecin de campagne et écrivain, dans Les livres ont un visage. Journée qui devrait être à la fois grave et lumineuse, peuplée de tous les invisibles que nous portons secrètement en nous.

Anne, la femme de Gérard Philipe, définissait le silence comme « l’espace en nous où retentissent des voix que nous sommes seuls à entendre ». Il est sûr que pendant cette journée, dans le silence de Cîteaux, lieu de tendresse fraternelle partagée, chacun et chacune d’entre nous, selon son histoire personnelle, les entendra.

FRANCINE OHET